Quand les lacs qui jonchent nos chemins mal déneigés m’arrosent au passage d’une calèche, je déteste l’eau. Qu’on la boive toute, cette eau de malheur! Quand il n’en aura plus, on s’astinera pour de la poussière, aussi sèche soit-elle! « Ma poussière est plus sèche que la tienne », lanceront les multinationales de poussière! Mais moi, je serai morte. Morte d’avoir trop bu. Souffrez maintenant, petits êtres exécrables que vous avez été, souffrez! Mais ne venez pas vous plaindre! On aime beaucoup trop les lamentations…
Quand le dernier flacon de cette merde blanche aura fondu, regardez le bien, parce que ce sera le dernier. Qu’on les réchauffe tous ces petits cristaux de froideur qui hantent les crevasses de mes lèvres chaque janviers! Qu’on déshabille la Terre et qu’on s’imprègne de l’odeur qui dégèle! Qu’on se déshabille à terre et qu’on beigne de l’autre qui s’essaye…
Il est temps que je dorme… La Reine ne m’aimera pas. Je suis désolée, mais je dégèle…
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