mardi 3 mars 2009

Tous les organes sont bi-curieux

Mon organe s'accorde en genre et en nombre. Avec tous les genres et tous les nombres. Mais au-delà de cinq, ça commence à faire. En bas de quatre, c'est mieux quand c'est pair. Donc deux. Trois, c'est pas champion comme chiffre. À moins que les genres soient féminin pluriel et masculin singulier. Masculin pluriel, c'est pas facile à accorder.

Tous les organes sont bi-curieux et bi-genre. Pas bizarre, bi-genre. Quand j'écris un membre, une verge, je ne parle pas d'un club de golf. Quand je dis une fente et un pain baguette, je ne parle pas d'un sandwich. Parce qu'habituellement c'est le pain baguette qui est dans la fente. Et dans le cas d'un sandwich, la fente est dans le pain baguette.

Voyez où je veux en venir?

Tous les organes sont hétéro-gué. Masculin singulier c'est de l'amour propre. Au sens des maladies. Puis féminin singulier c'est un médicament. Voyez comme tout s'accorde? On m'a apprit que quand le masculin singulier rencontre le féminin singulier, ça devient masculin pluriel. Pourtant, on dit UNE cure. Pas de "s", avec un "e". THE cure. Masculin pluriel peut facilement se conjuguer au féminin. L'inverse est plutôt rare. Quand on est féminin pluriel, c'est rare qu'on revient en arrière. Que voulez-vous... après avoir gouté la perfection. Je les comprends.

Mais ne vous méprenez pas. Je ne suis pas féminin pluriel. J'ai juste un organe bi-curieux. Vous aussi d'ailleurs. Parce que tous les organes sont bi-curieux.

Voyage insolite au coeur de la pierre...

En équilibre sur le fil qui nous sépare, je m'offre, silencieuse. À mi-chemin entre le toi d'émois, je m'agrippe à cette métaphore intensément parfaite. La moiteur de tes lèvres a incrusté ma peau. Difficile maintenant de me laver de toi... Le cirque d'Aphrodite m'a fait prendre la corde raide. Grâce à toi, j'ai l'extase du vertige.

Dans mon château d'Espagne fou, tu m'as soûlé de ton rire. Ivre de toi, je n'ai toujours pas perdu pied. J'ai laissé mes remparts s'écrouler; à mains nues, tu les as égorgés. J'ai dit adieu à ma cuirasse; en un instant, tu l'as pelée, dépecée, dépucelée. Pour toi, j'ai enfilé mon costume d'Ève.

En équilibre sur le fil qui nous lie, j'ai les pieds en sang, mais je suis enfin funambule. Comme suspendu au parfum de mes lèvres, tu as rejoint le coeur de ma pierre...

J'espère pour une première fois : seras-tu du voyage?