Trop souvent j'ai cru que les secondes qui coulaient comme des gouttes finiraient pas former une flaque. Je m'étais trompée. Je ne mis voyais plus. En fait, je ne m'y suis jamais vu. Le seul reflet que j'étais avait coulé au fond du lac. Et comme le vent déformait un peu tout, je m'en remettais aux poissons, puis aux arbres morts qui servaient de navires aux petites bestioles. Je réussissais tout de même à percevoir ce visage, cette constellation que formait mon nez, mes yeux et ma bouche… Ce visage, pâle, cette poussière d'étoile renvoyée par un étang beaucoup trop sale.
J'ai finalement découvert que la pluie du temps coulait dans mes veines, que le bruit du vent dessinait mes cernes. Non, les secondes qui coulent ne forment pas une flaque, mais elles laissent leur trace. Autrement. J'ai fini complètement trempée. J'avais tout absorbé mais je n'avais rien vu venir. Comme une tempête, un orage. Le ciel qui se dessine en noir et blanc.
L'hiver approche, et les gouttes se cristallisent. Devenues trop froides, elles cessent de couler. L'hiver approche, et même cet étang trop sale se givre. L'hiver approche, et j'ai enfin découvert que le temps qui passe est un plat qui se mange froid.
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