Chaque matin.
Dix minutes trop tard.
Je passe la serviette, j'ai les pieds encore trempés.
J'ai attrapé un petit coup de froid... mais je me relève toujours d'une vilaine grippe.
Chaque matin.
Je sens que je pars.
Je vois que tout ce répète, que je brille encore blasée.
Je dérape rien qu'une autre fois... mais là je trouve que ça vient vite.
Je pige un morceau, puis deux.
Je savoure chacun de mes choix; je regrette rarement.
Demain... j'aurai le temps de changer.
De toute façon, ça m'apporte toujours quelque chose de bon.
Je fige sur ton dos, puis dans tes yeux.
Je regarde n'importe quoi; je m'arrête souvent.
Le train... il va sûrement repasser.
Dans mon wagon, le temps aurait été beaucoup plus long.
Puis je débarque à ma station, encore toute essoufflée.
Finalement le train, il n'a fait que passer.
Tu sais, chaque poisson qui traîne a déjà été pêché.
J'ai simplement prit la peine de t'y faire goûter...
Et je nage dans tes veines, encore toute bousillée.
Je suis un poisson bipède qui n'a fait que passer.
Toutes les fois où j'ai eu peur de la vie que je mène,
Je me suis demandé pourquoi je n'avais pas su m'échapper...
dimanche 19 avril 2009
dimanche 12 avril 2009
Mémoires vivantes (d'une ère révolue)
Publié 2007
J'entends le ciel qui pleure et les nuages crier. J'entends le soleil et la peur d'un sol pétrifié. Je vois les hommes s'enfuir et la Terre s'appauvrir. Je respire l'odeur de la mort, moi combattante au-delà des corps. Je goûte au danger, je sens le sol vibrer et ma présence, se consumer...
Mais qu'est-ce que vivre? Moi, je suis ici, je suis là, mais je ne vis pas, je survis! Étouffée, obligée... Non, moi je ne suis jamais allée. Toujours là, plantée... Et pousse! Pousse plus vite, pousse plus grande... Pousse, perdante! Parce qu'en fait, j'ai perdu. Perdu mon temps, perdu mon banc... Mais j'ai compris, faut pas rester assis! Faut se lever et s'en aller! Aller voir... Découvrir les montagnes, les marées et puis la lune... Parce qu'elle est belle, la lune! Elle me rappelle qu'il y a toujours quelqu'un qui est là, qui nous regarde... impuissant... Se disant qu'au fond, il est bien là haut. Parce qu'ici, les arbres se déchaînent, se fânent...
J'entends le ciel qui pleure et les nuages crier. J'entends le soleil et la peur d'un sol pétrifié. Je vois les hommes s'enfuir et la Terre s'appauvrir. Je respire l'odeur de la mort, moi combattante au-delà des corps. Je goûte au danger, je sens le sol vibrer et ma présence, se consumer...
Mais qu'est-ce que vivre? Moi, je suis ici, je suis là, mais je ne vis pas, je survis! Étouffée, obligée... Non, moi je ne suis jamais allée. Toujours là, plantée... Et pousse! Pousse plus vite, pousse plus grande... Pousse, perdante! Parce qu'en fait, j'ai perdu. Perdu mon temps, perdu mon banc... Mais j'ai compris, faut pas rester assis! Faut se lever et s'en aller! Aller voir... Découvrir les montagnes, les marées et puis la lune... Parce qu'elle est belle, la lune! Elle me rappelle qu'il y a toujours quelqu'un qui est là, qui nous regarde... impuissant... Se disant qu'au fond, il est bien là haut. Parce qu'ici, les arbres se déchaînent, se fânent...
Des fois, je réussis à m'évader... Je m'imagine ailleurs. Tu sais, là où la vie sent bon! Je peux enfin cueillir une à une les gouttelettes d'un plaisir patienté... Y déposer mon parfum et m'imprégner de celui des roses... Une simple pensée allume en moi un jardins d'étoiles! Et je tourne... Tourne sur moi-même à en avaler une fée! Mon chagrin délire et oublie d'exister... Là, je peux vivre! Me laisser border par la fragilité de l'instant... et dans un élan de fraîcheur, respirer... respirer... Je peux enfin récolter un à un ces moments qui ne seront bientôt que souvenirs...
Ça ne dure jamais longtemps, mais ça me suffit. Tu sais, dans la vie, on en a pas besoin de beaucoup... Juste un petit peu, juste pour dire... pour oublier. Le temps d'un rêve... Parce qu'à force de courir après le temps, on les oublie, nos rêves... Ils se dissipent, s'échappent... On se perd, on ne vit plus. On se fâne... On devient lune...
dimanche 5 avril 2009
Gaffe en la mineur
Ceux qui écrivent avec des notes vont tout comprendre. Les autres, un peu moins. Aujourd'hui, je me la joue en la mineur. Ça aurait pu être celle de fa. Mais fa cest le début de facile. Pi dans vie, y'a rien de vraiment mieux. La, c'est comme le début de lache, de lamentation. Ça joue en boucle dans ma tête. Je sens que ça va devenir chronique, machinal. Je regrette d'avoir manqué mon arpège. Pourtant, je suis bonne là dedans, sauter quelques notes! Ça sonne un peu déjà-vu, vous ne trouvez pas?
Comprends-tu quand je te dis que je dégénère? Que je me désagrège? J'aime l'effet que ça fait, l'incertitude que ça procure. Une bonne dose d'anorexie. Ça devient moins rose. Plus poumon. Comme ceux de mon arrière-grand-père qui me regardait au bout de sa pipe.
Ça se détraque, les minutes cessent de couler, on se regarde, mais tu n'as rien compris. Au bout du piano, je me laisse mourir.
J'ai envie de partir. Plus loin que sur une brosse ou sur un trip d'acide, question de mieux composer. Mais j'ai les mains liées dans le dos et ça m'empêche d'avancer, de jouer, de marcher. Je marche sur les mains pour déformer ma réalité. La tête sans dessus dessous. Je raccroche mon déchet. Je décroche en la mineur.
Je retourne m'asseoir à mon piano, les blanches tachées par mes doigts sales. Je ferme les yeux, un peu bredouille, un peu brouille. Je m'acharne à marteler chacune des notes de la gaffe du la mineur. Des fois, j’essaie de me faire rire. Je me dis que les touches blanches sont des dents et les noires des caries. Ou des dents pétées. Ça dépend si j'ai envie d'un petit ricanement ou d'une grosse émotion. Sinon, je vois ça comme c'est. Comme un piano qui me sille une gaffe en mineur depuis la nuit où j'aurais préféré avoir les yeux crevés. La crevaison s'aurait limité aux yeux. Mais comme mon piano n'a pas de yeux ni de poumons, je suis contente d'être simplement désaccordée...
Comprends-tu quand je te dis que je dégénère? Que je me désagrège? J'aime l'effet que ça fait, l'incertitude que ça procure. Une bonne dose d'anorexie. Ça devient moins rose. Plus poumon. Comme ceux de mon arrière-grand-père qui me regardait au bout de sa pipe.
Ça se détraque, les minutes cessent de couler, on se regarde, mais tu n'as rien compris. Au bout du piano, je me laisse mourir.
J'ai envie de partir. Plus loin que sur une brosse ou sur un trip d'acide, question de mieux composer. Mais j'ai les mains liées dans le dos et ça m'empêche d'avancer, de jouer, de marcher. Je marche sur les mains pour déformer ma réalité. La tête sans dessus dessous. Je raccroche mon déchet. Je décroche en la mineur.
Je retourne m'asseoir à mon piano, les blanches tachées par mes doigts sales. Je ferme les yeux, un peu bredouille, un peu brouille. Je m'acharne à marteler chacune des notes de la gaffe du la mineur. Des fois, j’essaie de me faire rire. Je me dis que les touches blanches sont des dents et les noires des caries. Ou des dents pétées. Ça dépend si j'ai envie d'un petit ricanement ou d'une grosse émotion. Sinon, je vois ça comme c'est. Comme un piano qui me sille une gaffe en mineur depuis la nuit où j'aurais préféré avoir les yeux crevés. La crevaison s'aurait limité aux yeux. Mais comme mon piano n'a pas de yeux ni de poumons, je suis contente d'être simplement désaccordée...
Les masques de l'hédonisme et de l'édredon
En transit vers mon imagination, je vous offre ma substance mortelle. J'ai noyé mon visage dans ce voile pour m'épargner vos histoires. Tel un travesti, je me suis mise à l'abri, je vous ai menti, je me suis mystifiée. Je suis loin d'être celle que vous avez embrassée. J'ai mis un masque hédoniste sur ma vie pour mieux apprécier vos regards massacrants. C'est si facile quand on oublie d'être celle qu'on est réellement.
Mais il y a des jours où j'aimerais ne pas vous avoir menti. Au-delà des idées et des impressions, j'aime moi aussi. J'ai peur, je suis faible et je pleure. Oui, moi aussi, j'ai un coeur. Pour vous, je continue de briller tel un faux diamant poli. Et même si parfois j'ai mal, jamais vous n'entendrez mes cris.
Mais il y a des jours où j'aimerais ne pas vous avoir menti. Au-delà des idées et des impressions, j'aime moi aussi. J'ai peur, je suis faible et je pleure. Oui, moi aussi, j'ai un coeur. Pour vous, je continue de briller tel un faux diamant poli. Et même si parfois j'ai mal, jamais vous n'entendrez mes cris.
S'abonner à :
Messages (Atom)